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Créer une communauté pour les systèmes de surveillance de l’environnement et des rayonnements ionisants

L'atelier PulsRad22 signe l'achèvement du nouveau système ultramoderne de surveillance des rayonnements du CERN et la création d'un nouveau forum de discussion

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PulsRad Workshop
L'atelier PulsRad au Globe de la science et de l'innovation (Image: CERN)

Au CERN, les rayonnements ionisants sont produits par la collision des faisceaux de particules avec la matière. Pour limiter le plus possible l’exposition du personnel, de la population et de l’environnement, le CERN a recours à des méthodes innovantes et reconnues. Le service du CERN chargé de la radioprotection respecte les bonnes pratiques européennes : rester à l’avant-garde dans ce domaine est primordial pour l’Organisation.

En plus des nombreux contrôles et dispositifs en place en matière de radioprotection, le CERN est équipé d'un solide système de surveillance des rayonnements et de l'environnement (REMS) qui lui fournit tous les moyens nécessaires pour protéger la population, les personnes travaillant sur le domaine, ainsi que l'environnement – tant lorsque les accélérateurs sont exploités au maximum de leur potentiel de physique que pendant les arrêts.

Le système de surveillance des rayonnements ARCON (Area Controller) du CERN, qui était en service depuis les années 1980 – a été remplacé en 2021, au moment du lancement du projet CROME (CERN Radiation Monitoring Electronics), initié en 2014. Cette toute nouvelle génération de systèmes de surveillance des rayonnements a été entièrement développée en interne par une petite équipe du groupe Radioprotection de l'unité HSE (HSE-RP), qui dispose d’une expérience et d’un savoir-faire dans le domaine spécifique de la mesure des champs de rayonnements mixtes et pulsés présents lors du fonctionnement des accélérateurs. La production en série de ces systèmes a été réalisée presque entièrement au CERN, grâce à une collaboration entre les départements TE, BE, EN, IT et EP, et soutenue par des partenaires industriels de dix pays.

Dans une optique de collaboration, d'échange de connaissances et de transfert de technologies, il s’agit de faire profiter d'autres acteurs des avantages du système REMS, comme l'explique Daniel Perrin, responsable de la section Instrumentation et logistique du groupe HSE-RP. « Alors qu'il existe de nombreux ateliers, conférences et groupes de travail dans divers domaines, comme l'électronique, les logiciels, la radioprotection et la dosimétrie, nous n'avions rien de tel dans le domaine des systèmes REMS. Le projet CROME étant désormais achevé, nous avons estimé qu'il était à présent grand temps de créer un tel cadre ».

C'est ainsi qu'a vu le jour le premier atelier PulsRad, célébrant le succès du projet CROME et donnant l'impulsion à la création d'une communauté spécialisée dans les systèmes REMS et, plus particulièrement, dans la surveillance des rayonnements pulsés. L'atelier, qui s'est déroulé du 5 au 7 décembre 2022 dans le Globe de la science et de l’innovation, a été organisé par le groupe HSE-RP du CERN et la Source européenne de spallation ERIC, avec le soutien de l'Organisation ITER et de son agence Fusion for Energy.

Hamza Boukabache, ingénieur en électronique et chef du projet CROME au sein de la section RP-IL de l'unité HSE, qui a coordonné l'organisation de cet atelier hybride, souligne le caractère novateur de l'atelier : « Les connaissances acquises sur les mesures des rayonnements sont souvent gardées confidentielles au sein des entreprises. En tant qu'organisation scientifique, nous avons la possibilité de partager nos connaissances et notre expérience concernant notre système REMS avec d'autres centres de recherche. L'idée est de créer un espace de discussion et d'échange pour les ingénieurs et les scientifiques qui développent, installent et exploitent des systèmes REMS, afin d'identifier des problèmes communs et de créer des synergies entre différentes organisations en vue d'élaborer des solutions et de mettre à la disposition des nouveaux spécialistes des systèmes REMS une plateforme communautaire en la matière. »

Et l'objectif a été atteint. Quelque 75 participants ont rejoint physiquement et à distance le CERN et d'autres grands centres scientifiques à travers le monde, notamment ITER, le Laboratoire national de l’accélérateur SLAC, DESY, le Centre Helmholtz du GSI pour la recherche sur les ions lourds, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), l'Institut Paul Scherrer et le KEK, pour n'en citer que quelques-uns.

Alasdair Day, ancien membre de la section RP-IL de l'unité HSE du CERN et aujourd'hui ingénieur principal pour la surveillance des rayonnements à la Source européenne de spallation, a joué un rôle moteur dans la création et l'organisation de l'atelier PulsRad22 : « Cet atelier marque le début d'une aventure, et j'ai vraiment hâte de voir comment cela va évoluer. Pour moi, le fait de pouvoir aider des spécialistes lors d’une séance en petits groupes, tout en bénéficiant des idées d'autres experts au cours de différentes discussions, a clairement démontré la valeur de cet événement. C'était l'occasion pour les participants de partager leurs expériences tout en faisant profiter leurs centres et instituts des connaissances qu'ils avaient acquises. Cet esprit collégial est bénéfique, non seulement pour nous en tant qu'individus, mais aussi pour nos organisations respectives et, par là même, pour le monde scientifique dans son ensemble. » Cette communauté a un bel avenir devant elle ; le prochain événement aura lieu en 2024, probablement à ITER.